Pluies diluviennes

Depuis près de 15 ans, l’équipe de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) mesure les précipitations dans la région, la réponse des cours d’eau et la qualité de l’eau en lien avec les pluies et la fonte des neiges. Depuis quelques années, on remarque qu’il y a plus d’événements météo extrêmes : il y a eu des inondations records, des pluies records, beaucoup d’érosion de berge, des dommages aux maisons, chemins et autres infrastructures et des déclarations d’état d’urgence. Les experts prévoient que les changements climatiques vont causer encore plus d’événement extrêmes dans l’avenir : crue plus hâtive, moins de neige, des redoux l’hiver, environ la même quantité d’eau, mais avec des épisodes de pluie plus fortes et intenses, entrecoupés d’épisodes de sécheresse.

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Il est prouvé que la majeure partie des contaminants entrent dans les cours d’eau à la suite de la fonte des neiges et lors des épisodes de fortes pluies. Environ les ¾ de la pollution est concentrée environ en 2 semaines (à la fonte des neiges et à la suite de 6-7 épisodes de pluie à chaque année). Comme l’intensité et la fréquence des fortes pluies vont augmenter, il faut s’attendre à ce que l’apport des contaminants vers les cours d’eau et les lacs augmentent. Les usines de filtration d’eau potable vont devoir traiter une eau brute de plus en plus contaminée si on ne fait rien. De plus, les gens qui habitent près des cours d’eau et dans les zones inondables doivent s’attendre à plus d’érosion des berges et des inondations plus fréquentes et plus de dégâts d’eau. La capacité des réseaux municipaux d’évacuation des eaux sera peut-être dépassée. Les épisodes de surverses seront plus fréquents.

Tout le monde va devoir s’adapter pour gérer une dizaine de gros coups d’eau par année. Si chacun des terrains est capable de gérer l’eau qui tombe dessus, au lieu de l’évacuer le plus rapidement possible, comme c’est le cas présentement, le problème est réglé à la source. Toutes les résidences peuvent envoyer l’eau des gouttières vers des zones perméables qui vont infiltrer l’eau, avoir des barils de récupération des eaux de pluie, jardin de pluie, puits percolants, etc. Des bassins de rétention peuvent être aménagés pour des gros projets. Les infrastructures municipales vont devoir être modifiées pour recevoir toute l’eau qui va tomber. Il n’y a rien de plus efficace pour gérer les eaux pluviales que des surfaces boisées : plus il y a d’arbres et d’arbustes, mieux c’est. Finalement, les milieux humides agissent comme des grosses éponges, qui absorbent l’eau et la relâchent tranquillement. Beaucoup de milieux humides ont été drainés ou remblayés. Il faut préserver ceux qui restent, et peut-être même en recréer.


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